Nous sommes tous au courant de l’augmentation des prix de l’essence et de l’effet de cette dernière sur l’environnement. La pression croissante pour trouver des alternatives viables a entrainé le développement de nombreuses sources d’énergie, des biodiésels à l’éthanol, en passant par l’électricité et l’hydrogène – mais les recherches sont allées bien au-delà.
Dans des labos de pointe du monde entier, des scientifiques expérimentent avec toute sorte de carburant pour remplacer les carburants fossiles à la pompe. Mais trouver des solutions aussi performantes que l’essence et le diésel, tout en respectant l’environnement, n’est pas chose aisée – et nombreux sont les tests qui ne voient jamais vraiment le jour.
Ici, nous avons compilé une liste des huit carburants les plus bizarres qui ont été imaginés.
1. Couches sales
Oui, oui, vous avez bien lu ! Des scientifiques canadiens pensent que les couches usées pourraient être la clé d’un carburant durable, et tout cela est possible grâce à un processus appelé la pyrolyse. Lorsqu’un objet est chauffé dans un environnement sans oxygène, les molécules se décomposent et créent un produit dérivé riche en énergie.
Les couches sales font partie des meilleurs candidats pour produire du carburant par pyrolyse pour deux raisons : elles sont riches en « énergie » des bébés et elles doivent être jetées de manière durable. Une société technologique québécoise est en train de tester du carburant créé avec des couches – nous espérons juste qu’ils parviennent à régler le problème de l’odeur avant son arrivée dans les stations-services.
2. Déchets ménagers
En 2005, le Dr Christian Koch, un inventeur allemand, a fait les gros titres car il développait une technologie qui pourrait potentiellement transformer les déchets ménagers en carburant automobile. Sa machine, la KDV 500, est censée convertir des déchets verts, du papier et même du plastique en carburant, et cela à une fraction du prix de l’essence et du diésel, tout en permettant d’éliminer les déchets sans qu’ils prennent de la place dans les déchetteries.
L’idée de Koch est géniale sur le papier, et quand on sait que certains déchets sont déjà utilisés pour produire de l’électricité, l’option pourrait être viable. Mais d’un point de vue logistique, il existe quelques problèmes à régler avant que nos déchets commencent à propulser nos moteurs.
3. Huile de friture
Personne ne peut nier que l’odeur des frites est alléchante, mais nous ne sommes pas certains que nous voulons que ça soit l’odeur de nos voitures. Bien que l’idée de faire tourner des moteurs diésel avec des restes d’huile de cuisson soit connue du grand public depuis un moment déjà, n’utiliser que de l’huile de friture pour propulser une voiture n’est pas encore chose courante – mais pourquoi donc ?
Sur le papier, utiliser de l’huile de cuisson parait une excellente solution : la consommation est similaire à celle des moteurs diésel, et l’impact environnemental est bien moindre. Alors pourquoi les propriétaires de véhicules diésel ne font pas la queue pour transformer leur moteur (ce qui est d’ailleurs relativement simple) ? Le problème vient de l’approvisionnement. Il n’y a tout simplement pas assez d’huile végétale pour tous les véhicules diésel, et produire la quantité nécessaire à l’échelle industrielle aurait des conséquences environnementales désastreuses.
4. Café
Bruler du café pour faire rouler une voiture peut sembler être du gaspillage, mais cela n’a pas empêché l’inventeur anglais Martin Bacon d’explorer cette possibilité. Bacon est le détenteur actuel du record Guinness de la voiture au café la plus rapide au monde, atteignant 105 km/h avec la puissance de la caféine.
Comment fonctionne le carburant au café ? L’engin de Bacon fait chauffer des pellets spéciaux fabriqués à partir des déchets du café sur un feu de charbon, qui est lui-même accroché à l’arrière d’un pick-up. Alors que le café chauffe, de l’hydrogène et du monoxyde de carbone sont libérés, le premier alimentant le moteur pour faire avancer la voiture.
Nombreuses sont les raisons pour lesquelles le café ne deviendra pas un carburant conventionnel, mais nous devons tirer notre chapeau devant une telle ingéniosité.
5. Bière
Si vous pensiez que l’invention de Bacon était du gaspillage, attendez de voir ce carburant alternatif, qui se base sur une des boissons les plus bues au monde : la bière.
La bière contient de l’éthanol, qui est déjà disponible dans certaines stations-services, et est fabriquée à partir de sucres fermentés. L’éthanol pur est considéré comme un carburant à haute performance (il est utilisé par l’Indy Racing League aux États-Unis), et certains scientifiques le ventent comme le carburant du futur car presque n’importe qui peut le fabriquer facilement.
Alors pourquoi l’éthanol n’a-t-il pas encore remplacé l’essence et le diésel ? Le prix de vente du sucre est trop élevé pour permettre la production de l’éthanol à une échelle industrielle. Et tant mieux, parce que nous préférons boire la bière plutôt que de la verser dans nos réservoirs.
6. Peinture solaire
Les panneaux photovoltaïques sont disponibles sur le marché depuis des années et ils sont même devenus relativement courant sur les toits de maison, de bureaux et ailleurs dans tout le pays. Mais que leur réserve le futur et comment peuvent-ils aider à remplacer les carburants fossiles dans les stations-services ?
Des ingénieurs de l’université de Swansea sont à l’œuvre sur la nouvelle génération d’énergie solaire : la peinture solaire, qui, lorsqu’elle est appliquée sur des métaux, fonctionne exactement comme les panneaux solaires en produisant un courant qui peut être capturé et transformé en énergie électrique. En principe, les développeurs pensent que si une voiture était recouverte de peinture solaire, elle génèrerait assez de puissance pour propulser un moteur électrique.
Dans les faits, la peinture solaire est loin d’être une réalité concrète, mais nous aimerions vraiment savoir si elle peut changer la façon dont nous alimentons nos voitures dans le futur.
7. Excréments humains
Et oui, nous en arrivons là… En 2015, un bus (bien nommé « le Bio-Bus ») a été lancé et son moteur tourne entièrement avec les eaux d’égout, 32 000 foyers contribuant à la provision du biométhane. Le « bus caca » peut accueillir jusqu’à 40 passagers et a tout d’un bus ordinaire, même l’odeur, ce qui en fait le premier de son genre à fonctionner uniquement avec des déchets humains.
Produire du biométhane à partir des excréments humains est une solution assez simple et viables sur le long terme – ce n’est pas les ingrédients qui vont venir à manquer ! Là où ça se complique, c’est au niveau du développement du matériel et des équipements nécessaires pour produire le gaz, mais aussi pour encourager les gens à adopter cette méthode. En effet, avez-vous vraiment envie de mettre du gaz dérivé de déchets humains dans votre voiture ?
8. Sciure et pastilles de bois
Les scieries du monde entier produisent des quantités astronomiques de sciure chaque année, la plupart finissant simplement au rebus. Le problème c’est que quand le bois pourrit, il produit du méthane, qui est l’un des plus dangereux gaz à effet de serre. Ne serait-il pas mieux d’utiliser ces déchets pour alimenter nos voitures ?
C’est sur ce point que l’inventeur finlandais Juha Sipilä travaille, et avec une certaine réussite qui plus est. Sipilä a développé une machine qui convertit les pastilles de bois en gaz, qui peut ensuite être versé dans une voiture ordinaire sans conversion ni modification. En expérimentant sur sa propre voiture, Sipilä est parvenu à conduire 200 km avec 80 kg de copeaux de bois, pour une vitesse maximale de 140 km/h.
Le carburant au bois est loin de devenir la norme, mais il s’agit clairement d’une option intéressante à envisager – ne serait-ce que pour mettre à profit des déchets dangereux.
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